Du 22 au 26 octobre, Arqana organise sa vente d’octobre, le grand rendez-vous de l’élevage français. À cette occasion, nous sommes partis à la rencontre des vendeurs. Aujourd’hui, focus sur le haras de Castillon avec Benoit Jeffroy.
La vente d’octobre a souvent été fructueuse pour les yearlings du haras de Castillon. C’est le cas par exemple du bon 2ans Heybetli (Showcasing), deuxième du Prix La Rochette (Gr3) après avoir remporté l’Arqana Series – Critérium d’Eté. D’une manière générale, le lot des 2ans élevé à Castillon se distingue aussi avec Mary Jayne (Toronado), Paramecium (Romanised), Konada (Toronado) ou encore la bonne Relaxx (City Light) et l’impressionnant Selenien (Mehmas).
Relaxx à Chantilly (APRH)
Deux bons Mehmas
Castillon présente deux Mehmas (Acclamation) en octobre, cet étalon étant l’un des deux sires ayant donné le plus de gagnants de stakes à 2ans cette année en Angleterre. On en trouve huit en tout dans le catalogue d’octobre. Le lot 358 est une fille de Haddajah (Sea the Stars), soit le même croisement (Mehmas sur Sea the Stars) que Vertical Blue (Prix Marcel Boussac, Gr1). À ce jour, huit chevaux issus de ce croisement ont couru, quatre ont gagné et deux sont lauréats de stakes : « C’est une très belle pouliche, costaude et profonde. » C’est aussi le cas du lot 67, un neveu de Cristal Fizz (Power), gagnant des Radley Stakes (L, 2ans). Benoit Jeffroy analyse : « C’est également un beau poulain, bien fait. La sœur a débuté tôt à 2ans. » Toujours dans le segment “vite et précoce”, le lot 416 est une fille d’Ardad (Kodiac), dont la mère a gagné deux courses à 2ans et de se classer deuxième du Prix Finlande (L) : « Elle semble être assez précoce, nous l’avons élevée pour un client anglais. »
Des Toronado intéressants
Parmi les yearlings qui se distinguent par leur physique, il faut citer le 474, une Toronado (High Chaparral) avec une mère par Australia (Galileo), ce dernier s’illustrant avec déjà trois gagnants de Groupe dans ce rôle cette année (dont l’invaincu Lazzat) : « C’est vraiment une très belle pouliche. La mère était estimée chez Jean-Claude Rouget. » Rosehill (Australia) a en effet débuté par une victoire de quatre longueurs à 2ans, mais elle n’a pas recouru ensuite. Son premier partant Waikato (Shalaa) est passé à une encolure du black type. Également par Toronado, le lot 275 est un petit-fils de Tropical Mark (Mark of Esteem), deuxième du Prix Urban Sea (L) puis mère ou grand-mère de quatre chevaux de Groupe : « C’est un magnifique poulain, issu de l’une de nos bonnes familles. »
De belles pages
Camelot (Montjeu) réalise en 2024 sa meilleure année et il va très certainement terminer tête de liste en France. Le lot 311 est issu d’une grande origine Juddmonte (celle de Bahamian). La mère est une sœur de Doha Dream (Shamardal), gagnant du Prix Chaudenay (Gr2) et de Matfog (Style Vendôme), lauréat du Grand Steeple-Chase de Compiègne (Gr2) : « Bien fait, il se déplace bien. Il est vraiment bien né. »
Le lot 120 est une fille de Galiway (Galileo) avec une mère par Deep Impact (Sunday Silence). La deuxième mère, Harmonious (Dynaformer), est lauréate des American Oaks Stakes et des Queen Elizabeth II Challenge Cup Stakes (Grs1) : « Elle a du physique et se déplace bien. Elle aura certainement besoin d’un peu de temps. »
New Bay (Dubawi) réalise une superbe saison et le lot 299 est issu de Charm Appeal (Canford Cliffs), invaincue en deux sorties à 2ans, puis lauréate du Prix Volterra (L) : « Elle appartient à un client anglais pour qui nous avions aussi élevé la mère, Charm Appeal. La pouliche est bien faite, profonde, avec de la locomotion. » Le lot 256 est très bien né puisque fils d’Al Hayyah (Lope de Vega), placée des Prix Madame Jean Couturié, La Sorellina et Occitanie (Ls), et donc frère de Bennetot (Ectot), deuxième du Prix François Mathet (L) : « C’est un bon poulain, très signé Persian King, avec beaucoup de force et de facilité dans le mouvement. La famille est très belle. »
Issu de la bonne famille des “T” de l’élevage Jeffroy, le lot 212 est le frère de la bonne Relaxx, troisième du Prix Six Perfections (Gr3) : « C’est un peu la version mâle de sa sœur. Il lui ressemble beaucoup. Relaxx a battu la gagnante du Boussac Vertical Blue à Chantilly et a très bien couru dans le Six Perfections. C’est vraiment une famille de chevaux durs, qui vont aux courses. »
Pour ceux qui aiment dénicher la perle rare
Le lot 716 est issu de Moonlight in Paris (Literato), deuxième du Prix de Lieurey (Gr3) avant de produire Bellaciaociao (Camelot), deuxième des Prix Luth Enchantee et Dirickx (Ls) : « Il est loin au catalogue, mais c’est un poulain intéressant qui se déplace bien. Il est athlétique, avec de la profondeur. » En Europe, Hello Youmzain (Kodiac) est l’étalon de première production avec le plus de produits “en gras” cette année, mais aussi le meilleur taux de black types par partants. Il est tout à fait capable de terminer aussi en tête selon le nombre de vainqueurs (en Europe), ce qui serait une première dans l’histoire de l’étalonnage français. Castillon présente l’un de ses fils, issu de Layali (Rip van Winkle), deuxième du Prix Caravelle (L) : « Il est vraiment bien mais il est un peu caché dans la partie 3 du catalogue. Il va sortir du lot dans cette partie de la vente. Ce poulain a hérité des points de force du père, avec la taille de la mère. Il a une bonne locomotion et un bon mental. Depuis la préparation, il est en très grand progrès. »
Fan de Zelzal
L’étalon du haras de Bouquetot a donné 30 gagnants individuels cette année en France… sachant que seuls cinq étalons actifs dans notre pays en ont été capables à cette date en 2024. Zelzal continue à sortir des black types en 2024, dont les lauréats de stakes Bellano (Prix de Pontarmé, L) et Fraise des Bois (Criterium du Bequet, L). Le lot 550 est issu d’une mère par No Nay Never (Scat Daddy) : « Jolie pouliche, compacte, elle semble précoce. Elle devrait être “vite et précoce”… » Le lot 662 a une mère par Kodiac (Danehill). C’est le frère d‘Olympe Mancini (Toronado), qui avait gagné en débutant son maiden au mois de juin de son année de 2ans à Saint-Cloud : « Bon poulain, sérieux, il se déplace bien. J’aime beaucoup Zelzal qui produit des chevaux qui vont aux courses. On les voit à 2ans et ils sont capables de progresser avec l’âge. Il va arriver dans ses bonnes années en 2025, 2026… L’étalon est un peu victime du succès de ses meilleurs produits qui ont été exportés aux États-Unis, où ils sont très prisés. Son taux de réussite est vraiment solide. Pour les acheteurs, Zelzal est une valeur sûre et un bon rapport qualité prix. Et régulièrement, il sort un bon. »
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